Tribune

À travers cette campagne contre le cancer du sein, c’est également la lutte pour le droit des femmes à avoir accès à un meilleur parcours de santé que nous poursuivons

Guillaume Gouffier-Cha

Député LREM du Val-de-Marne

« Pourquoi portez-vous un ruban rose » ? Cette question, on me l’a posée à plusieurs reprises. La dernière fois, hier, sur La Chaîne Parlementaire (LCP). Je porte ce ruban pour rappeler que tous les ans, en octobre, nous nous battons pour rappeler l’importance de se mobiliser contre le cancer du sein, l’importance de se mobiliser pour la recherche sur les soins et les traitements qui sont apportés aux malades, pour un dépistage le plus large possible de cette maladie qui touche chaque année 60 000 nouvelles femmes et qui est la cause de 12 000 décès en France. Une femme sur 8 est concernée.

En 2020, en raison de la crise du coronavirus, nous ne pourrons pas aller faire la course Odyssea ou organiser des événements pour sensibiliser nos concitoyens au cancer du sein. Alors, porter le ruban rose comme éclairer des bâtiments publics en rose est le meilleur moyen de rappeler qu’il est primordial de soutenir cette cause. Qu’il est primordial de conseiller à toutes les femmes de vos vies de « montrer leurs seins » régulièrement à un médecin. Comme moi, n’hésitez pas à faire un don, tout don étant important, notamment à l’Institut Gustave Roussy. « Octobre rose » c’est tout au long du mois d’octobre. Mobilisons-nous.

À travers cette campagne contre le cancer du sein, c’est également la lutte pour le droit des femmes à avoir accès à un meilleur parcours de santé que nous poursuivons. Au cours des dernières semaines, nous avons mené à l’Assemblée nationale un autre combat sur cet accès à la santé à travers nos discussions autour de la proposition de loi portée par ma collègue Albane Gaillot, qui vise à renforcer l’accès à l’interruption volontaire de grossesse dans tous les territoires de notre pays. Après plus de dix heures de débats difficiles dans l’hémicycle, nous avons adopté cette loi en première lecture. Elle devra maintenant être discutée au Sénat. Au regard des difficultés que rencontrent trop de Françaises pour accéder à l’avortement, au regard des freins qui demeurent, des propos stigmatisants et humiliants à leur encontre, au regard de ces 3 000 à 5 000 Françaises obligées d’aller avorter à l’étranger en raison de délais trop courts par rapport à nos voisins européens, les mesures qui sont présentes dans cette loi sont indispensables. Depuis trois ans, nous sommes plusieurs parlementaires à nous être mobilisés sur ce sujet. Grâce aux travaux de mes collègues Cécile Muschotti et Marie-Noëlle Battistel de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les femmes et les hommes, nous avons grandement amélioré ce texte qui ne poursuit qu’un seul objectif, mieux protéger les droits des femmes, leur permettre de disposer pleinement de leurs corps, juste respecter leurs vies et leurs décisions.

Ces avancées ont été obtenues après un vrai combat politique. C’est hélas toujours le cas concernant les droits des femmes tant notre société est toujours marquée par le dogme patriarcal. Un jour, peut-être, l’égalité entre les femmes et les hommes seront des sujets politiques de consensus. Pour le moment, au-delà des discours de bonnes intentions des uns et des autres, les avancées réelles demeurent des combats politiques permanents. Comme celui que nous poursuivons sur l’égalité professionnelle par exemple avec la mise en place de l’index égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Début octobre, après deux ans d’existence de cet index, les ministres Élisabeth Borne et Élisabeth Moreno ont annoncé leur volonté de renforcer encore davantage cet outil avec un nouvel indicateur concernant les postes de direction. Une bonne mesure qui ne me fait pas oublier un autre combat que je continue de soutenir et qui vise à renforcer la parité au sein de la vie politique dans toutes les villes quel que soit leur nombre d’habitants, syndicale et associative. Nous devons encore renforcer les mesures imposant la parité dans l’ensemble des instances de notre vie démocratique et sociale, nous devons le faire pour renforcer notre République.